ARCHEO - MALTE MÉGALITHIQUE
archeo 33 bles à celles du Levant, à de précieux objets en or et en ivoire et surtout, grâce à l’inten- se fréquentation du sanctuaire d’Astarté à Tas Silg, dans la baie de Marsasscirocco, à l’extrémité sud-orientale de Malte. La salle centrale (le naos ) du sanctuaire avait été probablement édifiée sur une structure mégalithique à plan lobé préexistante. La continuité entre le culte voué dès les épo- ques les plus anciennes à une grande déesse de la fertilité semble pouvoir être démon- trée àTag Silg par une statue féminine datée au IIIe millénaire av. J.-C. Aux siècles suivants, la domination de Car- thage au lieu de les avoir intensifiés, semble DE L’EPOQUE BYZANTINE AUX CHEVALIERS DE SAINT-JEAN En 395 après J.-C., au lendemain de la scission de l’Empire romain, l’archipel maltais passe sous contrôle de l’Empire byzantin. Un contrôle faible, s’il est vrai que les îles tombent aux mains des Vandales en 454 et, dix plus tard, elles passent sous la domination des Goths. En 533, le général byzantin Bélisaire rallie une nouvelle fois l’île et d’autres territoires aux possessions de Byzance et ce jusqu’à la conquête arabe en 870. Pendant plus de deux siècles, les Arabes ancrent les îles dans le monde islamique, en l’unissant politiquement au gouvernement de la Sicile. Ils renouvellent l’agriculture (oliviers, oranges, citrons et coton) en développant de manière importante l’irrigation artificielle. Aujourd’hui encore, la langue parlée dans l’île se fonde sur un dialecte arabo-maghrébin. En 1127, Roger II place Malte sous le contrôle du Royaume normand de Sicile. L’île suivra le destin politique de ce dernier en passant du contrôle normand à celui de la maison Hohenstaufen d’Italie du Sud, ensuite à celui des Anjou-Sicile et enfin passant sous les Aragonais, jusqu’à faire partie, en 1479, de la monarchie espagnole. Lorsque en 1522, le sultan Suleyman I dit « Le Magnifique » (1494-1566) chasse de l’île de Rhodes les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, le roi d’Espagne Charles V (1500-1558) leur offre Malte, comme un rempart contre les tentatives d’intrusion ottomane dans la péninsule italienne. Les chevaliers prennent possession de l’île en 1530. C’est l’origine de l’Ordre des Chevaliers de Malte, qui agit comme un état souverain, mais qui est un vassal du vice-roi espagnol de Sicile. En 1565, l’Ordre et les Maltais ont un rôle de première importance dans le célèbre siège de Malte, pendant lequel les chevaliers réussissent à défendre l’archipel de l’attaque des Ottomans et empêchent la conquête de l’île. Actuellement l’Ordre a pris le nom d’Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte ; il a son siège à Rome et, à partir de la capitale italienne, il coordonne de nombreuses initiatives à caractère humanitaire, surtout dans les zones et dans les contextes de crise. Page opposée, en haut : reconstitution des modalités de transport le long des « rails » maltais ; en bas : vue du réseau formé par les tracés dans la zone de Buskett, appelé « Clapham Junction », en référence à la station ferroviaire de Londres. utilisées pour des représentations animées. Peut-être se déplaçaient-elles dans le noir et même – comme on l’a souvent pensé – disaient-elles des oracles et donnaient-elles des injonctions aux présents. Certains spécialistes pensent que les hypogées abri- taient également des rituels de guérison et des pratiques liées à l’oniromancie. Les fidèles et les malades se seraient rendus dans les cavités souterraines pour dialoguer avec les morts et les divinités ou pour re- cevoir en rêve des instructions salvifiques, de manière semblable à ce qui se passera des millénaires plus tard pour le culte grec d’Esculape. Des serpents sculptés dans les roches de Mnajdra et Ggantija ainsi que des modèles réduits de parties anatomiques – pouvant faire allusion à de graves états pa- thologiques – retrouvés dans les complexes sacrés peuvent en être une preuve. A la chute des grands ensembles mégalithi- ques, au début de 2500 ans av. J.-C., corre- spond l’apparition de nouvelles formes d’ar- chitecture funéraire – principalement des dolmens – et la diffusion de décors et armes en cuivre ; des changements peut-être dus à l’arrivée de nouvelles peuplades.Dans le cou- rant du IIe millénaire, dans l’archipel, des villages nouveaux apparaissent. Au début ils sont dispersés et ouverts, ensuite haut perchés et lourdement fortifiés pour se défendre d’a- gressions venues de la mer (phase de Borg- in-Nadur 1700-900 av. J.-C. environ). Les huttes, ovales, ressemblent aux structures sici- liennes et de l’archipel des îles éoliennes at- tribuées à la même période. APRES LES MEGALITHES Les archéologues ont défini cette période « une longue léthargie » qui a atteint le point culminant pendant le premier âge du fer dans les sites de la culture de Bahrija, aux environs de la côte ouest de Malte. L’archipel semble s’être ouvert au monde extérieur, de manière aussi radicale que soudaine, à partir du VIIIe siècle av. J.-C. lorsque les contacts avec l’univers commer- cial et politique des Phéniciens sont deve- nus significatifs. Faisant désormais partie d’un nouveau système de routes maritimes qui reliaient le Liban, Chypre, les côtes de l’Afrique du Nord à la Sicile et à la Sardai- gne, Malte a abrité une première occupa- tion phénicienne à partir de 700 av.-J.C. Nous en avons la preuve grâce à quelques exemplaires des sarcophages caractéristiques à forme humaine, à des céramiques sembla-
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