ARCHEO - MALTE MÉGALITHIQUE
32 archeo modèles insérés dans des niches. Les statues les plus grandes, parfois réellement énormes, représentaient probablement des êtres surna- turels, objet de vénération, mais la nature des statuettes plus petites est moins évidente. On a observé que les figurines en pierre de la salle principale du cercle de Xaghra ( voir p. 28 ), ainsi qu’un certain nombre des têtes sculptées, ont des trous à la base. Cela per- mettait peut-être l’insertion de cordes et de sangles, assurant ainsi la mobilité de cette partie de la sculpture. Cette particularité peut laisser imaginer que pendant les cérémonies funéraires les statues des ancêtres et d’autres figures divines étaient DES TRACES ENIGMATIQUES Parmi les aspects les plus caractéristiques (et les plus mystérieux) du paysage archéologique de Malte, il y a les « curt roads », les « sillons de chars » qui, tels un épais réseau de rails, sont présents dans presque tout l’archipel (exception faite pour la petite Comino). Ils évoquent les voies ferrées modernes, parfois ils se présentent en faisceaux et sont entrecoupés par ce qui semble correspondre à des véritables échangeurs. Il paraît certain que ces sillages, d’une profondeur moyenne de 6/8 cm, pouvant atteindre au maximum 60 cm, ont été produits par des roues de chars. Leur datation est incertaine ; plusieurs indices semblent indiquer une période qui pourraient s’étendre du Néolithique à l’époque romaine. On n’a pas identifié de parcours menant aux temples mégalithiques maltais, et il ne semble pas qu’ils aient été aménagés en suivant un plan dessiné au préalable. D’après l’archéologue maltais Anthony Bonanno, les tracés montrent une certaine relation avec les carrières. Ils indiqueraient ainsi les itinéraires suivis par les anciens chars employés pour transporter le matériel de construction, du site d’extraction jusqu’aux lieux d’utilisation. Les tracés plus denses à proximité du grand centre de Mdina-Rabat – site qui atteint son plus grand développement pendant le Ier millénaire av. J.-C. et surtout pendant la période romaine – confirmerait cette hypothèse. Il est donc très probable que ces voies mystérieuses aient été tracées et utilisées tout au long d’une longue période qui s’étend de la préhistoire à l’antiquité.
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