ARCHEO - MALTE MÉGALITHIQUE

archeo 25 Les sculpteurs-architectes de Hal Saflieni façonnaient les éléments naturels en piliers ornés, en portes trilithes, ou en colonnes de soutien, imitant ainsi les parties architectoni- ques réellement fonctionnelles de l’architec- ture des temples en surface. Le niveau in- termédiaire, qui montre dans sa morphologie irrégulière et asymétrique une analogie ap- proximative avec les plans des temples lobés, contient un lieu de passage central, par lequel on entre dans un ensemble de salles avec des répliques de façades de constructions sacrées, avec des piliers verticaux et des « poutres » horizontales à l’origine peintes en rouge. Les chambres funéraires montrent une succes- sion de niches, de fenêtres et des dénivelle- ments.D’autres espaces présentent aux murs et aux plafonds des motifs en spirales et égale- ment des grandes surfaces avec des décorations pointillées semblables à celles de Mnajdra. Les spécialistes tentent actuellement de reconsti- tuer les modalités d’éclairage des différents types de décorations architectoniques sculptées dans la roche. Un escalier descend enfin au niveau inférieur, où une entrée trilithique conduit à une série de chambres basses, séparées par de fines cloisons à l’origine pein- tes en rouge. Les sépultures contiennent des éléments de colliers, des miniatures de haches, des amulettes, des figurines d’animaux qua- drupèdes et d’oiseaux et aussi les traditionnel- les figurines féminines en terre cuite qui sont plus grandes à Hal Salfieni que dans les autres sites. Parmi ces dernières on a retrouvé la célèbre « Sleeping Lady » ( La Femme endormie ), une femme corpulente couchée sur le coté droit et assoupie sur un lit. L’archéologue Anthony Pace écrit : « Ces cimetières délimitaient les limites physiques d’un monde souterrain. Un concept qui ne devait pas être si différent que celui observé dans d’autres cultures, par exemple la succes- sive “ Demeure de l’Adès ” du monde grec ». L’univers de l’au-delà associé aux sépultures collectives des défunts, sur le plan symboli- que, renforçait certainement la solidarité dans la communauté des vivants. LA DECOUVERTE DE XAGHRA Mais revenons sur l’île de Gozo. Ici, le dénommé « Cercle Brochtorff » de Xaghra, non loin du complexe cultuel de Ggantija, a été découvert dans les années 20 du XI- Xe siècle grâce aux fouilles d’amateurs du Gouverneur de Gozo, John Otto Bayer. Les travaux de déblaiement ont été soigneuse- Les fouilles du cercle de Xaghra (Gozo) effectuées par Otto Bayer dans les années 20 du 19e siècle reproduites dans une aquarelle de Charles de Brotchtorff (1828 environ). Au centre on voit les deux mégalithes de l’entrée (aujourd’hui disparus) et sur le fond, à gauche, le temple de Ggantija.

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